Le 7 février 2013, ARTE montrait un reportage « Quand la chimie contamine notre eau ». Y était abordée la présence des traces de résidus médicamenteux dans des ressources en eau et l’impact que cela pourrait avoir sur les milieux aquatiques et sur la santé humaine. J’ai trouvé ce reportage équilibré et juste. A ce propos, je m’étonne qu’il n’est pas fait l’objet de plus d’incitations à être regardé. Depuis quelques années, d’autres documentaires sur l’eau ont bénéficié de campagnes orchestrées, de buzz comme on dit. Il est vrai qu’ils étaient plus rentables d’un point de vue d’audimat : moins honnêtes et plus anxiogènes, ils avaient la recette pour créer l’évènement et mettre en lumière des personnes ayant des intérêts bien compris mais en tout cas pas ceux des téléspectateurs.
Voici ce que le Centre d’information sur l’eau dit sur les résidus médicamenteux dans l’eau.
Des nouveaux risques dans l’eau du robinet ?
L’espérance de vie des Français est passée de 25 ans il y a 200 ans à 81 ans en 2009.
Cette augmentation considérable est liée à une amélioration globale de la qualité de vie. Une meilleure prise en charge préventive de la santé, notamment grâce aux médicaments, une eau du robinet de qualité toujours croissante et des pratiques d’hygiène autorisées par la généralisation de sa distribution ont largement contribué à ce mouvement.
Mais les ressources en eau, comme l’ensemble du milieu naturel, sont le reflet de nos évolutions : industrialisation et perfectionnement des pratiques agricoles n’ont pas été sans conséquences.
Il est raisonnable de considérer ces impacts sans oublier les effets bénéfiques du progrès technologique et en évitant le catastrophisme.
Des micro-polluants dans l’eau indécelables auparavant
Les progrès constants des techniques de mesure permettent de repérer aujourd’hui des doses de micro-polluants indécelables auparavant. Si aucune conséquence sanitaire n’est démontrée à ce jour, pouvoirs publics et professionnels de l’eau ont pris en compte depuis plus de 10 ans cette problématique sur la pollution des eaux.
Les résidus médicamenteux proviennent de la médecine humaine et du traitement vétérinaire (rejets dans les urines et les fèces) et plus ponctuellement des rejets de l’industrie chimique et pharmaceutique. On retrouve sur l’ensemble de notre planète, à de faibles doses, des résidus de ces substances médicamenteuses dans le milieu naturel et les eaux usées, ce qui peut représenter un risque pour la faune aquatique (observations de masculinisation de poissons).
Des résidus de médicaments dans l’eau des rivières
Les risques sanitaires des résidus de médicaments sont difficiles à quantifier dans les eaux à boire. Rappelons une évidence : nous ne consommons pas directement l’eau des rivières car cette eau n’est pas potable. Elle est toujours traitée avant d’être distribuée au robinet.
Si des tracs sont détectées dans des cours d’eau, leur présence dans les eaux de boisson est très limitées à des doses de l’ordre du millionième de gramme. Ces valeurs, inférieures à celles que l’on peut retrouver dans des cours d’eau, démontrent bien l’efficacité des procédés de traitement de l’eau potable.
Au-delà des médicaments, différentes molécules peuvent dégrader le milieu naturel et polluer les ressources en eau : pesticides, plastifiants, hydrocarbures ou, au final, tous les produits que nous utilisons dans notre vie quotidienne. C’est cet effet « mélange de molécules » qui mobilise des programmes de recherche spécifiques se déroulant dans le monde entier qui mesurent les différentes sources d’exposition : aliments, air, cosmétiques… Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’eau reste une voie mineure d’exposition à ces composés.
Des solutions de traitement d’eau potable spécifiques
Depuis des années, les professionnels de l’eau œuvrent pour que l’évaluation des résidus de médicaments dans l’eau soit affinée et proposent des solutions de traitement d’eau potable spécifiques, notamment pour les rejets des établissements de soins.
La recherche de traces de résidus médicamenteux dans les eaux du robinet fait l’objet d’investigations dans le cadre du Plan National sur les Résidus de Médicaments dans l’eau mis en place par les ministères de la santé et de l’environnement.
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