Des usines anti tartre

Publié le dans Ma vision de l'eau.

Si les Français sont globalement satisfaits de leur eau,  le grief que l’on retrouve pourtant en tête de leur insatisfaction, c’est le calcaire : çà les gratte sous la douche, çà entartre leurs appareils ménagers, ça demande de l’huile de coude pour en débarrasser la robinetterie.

La dureté de l’eau dépend de la nature géologique des terrains qu’elle a traversés et varie selon les régions. L’eau dure, qualifiée de calcaire, n’est rien d’autre qu’une eau riche en carbonates de calcium et de magnésium. L’eau du robinet constitue, comme toutes les eaux, une source d’apport naturelle en sels minéraux et oligoéléments. La contribution de l’eau du réseau à l’apport en calcium et en magnésium peut s’élever de 5 à 15 % de la consommation journalière nécessaire au bon fonctionnement du corps. C’est pourquoi la réglementation n’a pas fixé de seuil maximum de concentration en calcium.

On peut faire installer un adoucisseur d’eau mais avec beaucoup de précautions : ne pas le brancher sur le système d’eau froide, respecter scrupuleusement les instructions d’installation et d’entretien pour ne pas dégrader la qualité sanitaire de l’eau, ne pas adoucir son eau à moins de 15°F pour ne pas endommager les canalisations. Préférez le bon geste écologique et économique qui est de ne pas chauffer l’eau à plus de 60° et de ne pas utiliser de programmes pour lave-linge ou lave-vaisselle au-delà de cette température.

Ceci étant dit, les distributeurs d’eau connaissent bien cette récrimination de l' »eau calcaire ». Ils y répondent le mieux possible.

Dans la plupart des unités de traitement des eaux, les techniciens emploient la décarbonatation chimique en ajoutant un réactif alcalin.  Mais, peu à peu se mettent en place des procédés plus en pointe  pour réduire la teneur en calcaire de l’eau et ainsi lui faire perdre son pouvoir entartrant . C’est soit la solution de l’électrolyse soit un procédé catalytique qui, grâce à un courant à basse tension, cristallise le tartre.

Ces nouveaux procédés mis en place pour un service de confort ont cependant un surcoût pour la collectivité. On l’estime  pour chaque usager à 24 euros pour 120 m3 consommés. A comparer favorablement avec les 200 euros par an nécessaires à l’entretien d’un adoucisseur individuel. Si les solutions de décarbonatation répondent à la satisfaction des consommateurs, c’est aussi un moyen de protéger leur réseau de canalisations pour éviter les pertes de débit qui menacent la continuité du service de l’eau. De plus, le ministère de la Santé confirme que les procédés utilisés ne présentent aucun risque pour l’eau de boisson.

Enfin, comme rien ne se perd, les ingénieurs réfléchissent à valoriser le calcaire ainsi récolté (environ 100 g de calcaire extraits pour 1 m3 d’eau) pour produire des croquettes pour nos animaux domestiques.

Photo Thinkstockphotos.fr © iStockphoto

 

 

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