L’hygiène dans les villes : un siècle d’innovations locales

Publié le dans Ma vision de l'eau.

Je souhaitais partager quelques propos de Sabine Barles qui a écrit en décembre 2014  un article « Les villes transformées par l’hygiénisme : cent ans d’innovations locales » pour metropolitiques.eu.  Elle montre comment et pourquoi nos sociétés sont passées de « la fosse d’aisances à la station d’épuration et du tas d’ordures à l’usine d’incinération ».

Les hommes et les idées qui voyageaient ont accéléré le progrès

Les nombreuses solutions mises en oeuvre et la diversité des acteurs de l’hygiène ont permis, voici 100 ans, l’émergence d’une « science appliquée de l’amélioration du milieu urbain ». Si elle a été le résultat des travaux des architectes et des ingénieurs, il est intéressant de relever que les entrepreneurs y ont largement contribué en achetant des droits de procédés ou en développant des solutions techniques qu’ils proposaient ensuite aux municipalités. Ils avaient plus la volonté de commercialiser des dispositifs que de prendre en charge le service de distribution d’eau ou de traitement des eaux usées.

On s’aperçoit aussi que Paris n’a pas été le modèle du progrès hygiéniste et que de nombreuses expériences se sont développées un peu partout. Un premier congrès international organisé en 1903, tout comme les revues spécialisées, ont favorisé les échanges. Au début du XX ème siècle, des délégations municipales n’hésitaient pas à se rendre à l’étranger pour visiter des usines de production d’eau potable ou des stations de traitement d’eaux usées. Les villes proches s’inspiraient des expériences de leurs voisines.

Chaque ville avait ses raisons pour avoir de l’eau potable ou traiter les eaux usées

Il y a 100 ans, lorsque les projets sanitaires se sont mis en place, ce n’était pas toujours lié à la richesse ou au bord politique des villes. C’était sans doute un savant dosage entre stratégie politique ou électoraliste, capacité de l’expertise locale, appartenance à des réseaux et organisation de « gouvernance ». Mais c’était surtout un intérêt bien compris. Les villes d’eau et de tourisme se sont équipées rapidement en infrastructures sanitaires car c’était un passage obligé pour développer leurs activités et se prémunir de la concurrence entre stations thermales. Les villes portuaires et militaires d’une part et les villes où se trouvaient des établissements de santé ou des abattoirs d’autre part ont souvent été rapides pour construire des équipements sanitaires : les premières motivées par le fait qu’elles pouvaient être un point d’entrée d’épidémies et les secondes parce qu’elles connaissaient les risques de foyers d’infection.

Ces réflexions historiques trouvent un écho dans les débats urbains actuels.

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