Certes, éviter de gaspiller l’eau ne réglera pas le stress hydrique que vivent nombre de territoires à travers le monde. Mais cela permettra de préserver les ressources en eau qui sont proches de notre lieu d’habitation. En effet, chaque territoire se caractérise par une quantité d’eau disponible et les différents usages qui en sont faits (agricoles, industriels, énergétiques, domestiques, touristiques…). Lorsque les volumes utilisés sont plus importants que les volumes disponibles, un déficit chronique en eau s’installe. Pour économiser l’eau, il y a bien sûr tous les gestes domestiques et la récupération d’eau de pluie, mais il y a aussi la réduction des fuites, qu’elles soient sur les réseaux publics de distribution d’eau ou sur les installations domestiques. Ces fuites sont un véritable gisement de ressource en eau.
La durée de vie d’un réseau et la performance d’un réseau sont très variables en fonction des matériaux utilisés, des conditions de pose, de la nature du terrain, de la qualité de l’eau, de l’âge des conduites, de l’environnement du réseau… Le remplacement d’un kilomètre de tuyau coûte à la collectivité 150 000 € tandis que la réparation d’une fuite revient à 1000 €.
Chaque année, Les 920 000 km de tuyaux constituant le réseau distribuent 6 milliards de m3 d’eau. La moitié du réseau des canalisations est antérieure à 1972. Les matériaux cassants sont les principales causes de fuites mais seulement 5500 km de tuyaux peuvent être remplacés par an. Ainsi, selon le ministère de l’écologie, c’est au bas mot 1 litre d’eau acheminée sur quatre qui se perd. Si le taux de fuite se situe actuellement entre 19 % et 40 %, l’objectif est d’atteindre un taux de fuite de 15%. Ces 600 millions de m3 gagnés pourraient satisfaire la consommation d’eau annuelle de 10 millions de personnes !
La connaissance de l’état du patrimoine et de son renouvellement sont un enjeu majeur qui a été pris en compte par la loi Grenelle 1. Elle rend obligatoire d’ici fin 2013 la réalisation d’un descriptif détaillé des réseaux d’eau et d’assainissement pour généraliser la détection des fuites dans les réseaux et programmer les travaux nécessaires. Pour atteindre les performances souhaitées, les agences de l’eau aident financièrement les collectivités : réalisation des inventaires, diagnostics, programmes d’action. Enfin, le décret du 27 janvier 2012 définit les seuils de taux de pertes à respecter par les réseaux de distribution en fonction des caractéristiques de la ressource en eau et des services. Le dépassement de ces seuils pourront conduire au doublement de la redevance sur les prélèvements.
Le Centre d’information sur l’eau rappelle également comment traquer les fuites chez soi.
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