L’Agence Nationale Sanitaire pour l’Environnement et la Santé (ANSES) vient de publié son rapport sur la détection d’un fongicide, le chlorothalonil, dans des eaux de consommation. Les consommateurs ont-ils raison de s’alarmer ?
Le chlorothalonil, un fongicide interdit
Cette substance a été utilisé durant des dizaines d’années pour des cultures mais également comme protection des boiseries, et notamment pour les bateaux de plaisance. Il a été prouvé que le chlorotahalonil était nocif pour la faune aquatique et qu’il persistait très longtemps dans le milieu marin. En France, son utilisation a donc été interdite dès 2008 pour son usage naval. L’Union européenne a interdit en 2020 l’usage agricole du chlorothalonil.
Le chlorothalonil, un risque ?
L’avis de l’Agence Sanitaire Européenne relève le danger certain de ces résidus pour les milieux aquatiques et reste prudent sur l’impact pour la santé en parlant de « peut être cancérigène. Les études ont soumis des animaux à des doses journalières extrêmes : 153 mg par jour. Il n’y a pas eu d’effet cancérigène.
Les résultats des prélèvements de l’ANSES sont rassurants
Si un prélèvement sur 3 (135 000 analyses) a dépassé la valeur seuil de O,1 microgramme/litre, il faut rappeler que cette limite sanitaire ne correspond aucunement à un risque sanitaire mais à un seuil qui doit alerter pour mener de nouvelles recherches et si besoin des correctifs. L’Allemagne a mis en place un seuil de gestion de 3 microgrammes par litre et la valeur mesurée la plus élevée a été de 2 microgrammes.
Avec des niveaux si faibles de concentration, la position de l’ANSES est de regarder en premier lieu si la molécule disparait dans les 3 ans qui viennent avant de lancer des travaux sur des risques et d’adapter les traitements de l’eau. Il est d’ailleurs probable que les boiseries traitées relargueront encore plusieurs années des molécules dans la nature.
