Petite histoire naturelle de la soif

Publié le dans Santé.

Capture d'écran de l'appli iOs Mon Bilan Hydratation

« J’ai soif ! » Voilà bien une des sensations premières qui nous accompagnera toute la vie durant. La soif : un message physiologique traduisant le plus souvent le besoin d’eau, et déclenchant donc « l’acte de boire » ; un comportement instinctuel mis en jeu pour assurer la bonne hydratation de l’organisme. Mais l’efficacité de ce système est-elle toujours optimale ? Comment comprendre ce signal ?

Le corps humain à l’âge adulte est constitué d’eau pour plus de 60 %. Ce capital hydrique est réparti entre compartiments intra et extracellulaires. Le maintien de l’équilibre entre ces deux compartiments est une mécanique de précision prenant en compte les entrées (boissons, eau des aliments, eau métabolique) et les sorties (perspiration, humidification de l’air expiré, transpiration, sudation, selles et urines).

Sur les 42 litres d’eau contenus dans le corps d’un homme de 70 kg, on considère que plus de deux litres sont renouvelés chaque jour, les liquides ingérés venant compenser les pertes.

L’ensemble des réactions biochimiques constituant notre fonctionnement physiologique ne peut se dérouler que dans un milieu aqueux. On a pu démontrer que les performances physiques et cognitives sont ainsi optimisées lorsque le statut hydrique est adéquat, et qu’elles diminuent si survient un déficit hydrique. Sans eau, un être humain survivra quelques jours alors qu’un jeûne peut être supporté pendant quelques semaines, voire quelques mois.

La circulation hydrique dans l’organisme : un exercice d’équilibriste

Il faut prendre en compte la relation entre :

  • nos apports en eau constitués par l’eau de boisson (1,3 à 1,5 l/jour), l’eau des aliments (1 l/jour) et l’eau produite lors de l’oxydation des nutriments.
  • Nos pertes hydriques constituées par les pertes cutanées imperceptibles (500 ml/j), la transpiration (300 ml/j mais ce chiffre peut aller selon l’effort, le climat jusqu’à 6 l/j), l’eau des fèces (100 ml/j et plus en cas de diarrhée) et l’urine (1,4 l/j).

La soif intervient donc en réponse à toute situation où l’équilibre hydrique est remis en cause notamment par l’insuffisance de compensation par augmentation des apports.

La déshydratation cellulaire est le premier signal de la soif. Il est perçu au niveau de l’hypophyse. 1 à 2 % de déshydratation suffisent pour déclencher ce mécanisme.

D’autre part, la détection de la perte de volume des espaces extracellulaires (hémorragie, diarrhée, sudation abondante) repose sur la « reconnaissance » de la diminution du volume sanguin par des récepteurs situés dans les parois de l’oreillette gauche du cœur. Une réduction du volume de 300 à 500 ml déclenche la soif extracellulaire.

La stimulation des récepteurs va induire la production de l’hormone antidiurétique (ADH) pour réduire la fuite rénale.

Boire sans soif

En comblant rapidement le déficit hydrique en buvant, on va constater la disparition quasi instantanée de la sensation de soif alors même que l’eau est encore dans la cavité gastro intestinale. En effet, des récepteurs vont transmettre le message d’hydratation anticipant ainsi de 15 minutes la réelle dilution sanguine.

Bien s’hydrater c’est donc ne pas attendre cette soif « signal d’alarme » en buvant de l’eau du robinet régulièrement et en petites quantités.

Faites votre bilan d’hydratation

Le Centre d’information sur l’eau, en partenariat avec l’Institut Pasteur de Lille, met à votre disposition une application gratuite disponible sur App Store. Vous pourrez ainsi savoir si vous vous hydratez suffisamment en fonction de votre activité, votre âge, votre taille, votre localisation et votre alimentation. Sinon, Mon Bilan Hydratation vous conseillera en donnant le nombre de verres que vous devez boire chaque jour pour être au top !

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