Un signal de vigilance sur les micro particules de plastiques

Publié le dans Santé.

Après l’évocation un peu polémique de la problématique des microplastiques potentiellement retrouvés dans l’eau du robinet sur France Inter début juin, une nouvelle étude a suscité quelques retombées et aboutit à l’annonce d’une décision du gouvernement sur ce sujet.

L’étude en question est un travail commandé par le WWF à l’université de Newcastle (Australie).

Cette méta-analyse a comparé et analysé les résultats de 50 études menées sur l’ingestion humaine de particules de plastique. Une conclusion chiffrée : « un individu moyen pourrait ingérer jusqu’à 5 grammes de plastique chaque semaine, soit le poids d’une carte de crédit (!) »…cette image a bien sûr été reprise par de nombreux medias.

La première source d’apport de particules incriminée dans ce travail est l’eau, surtout si elle est embouteillée…viennent ensuite, les fruits de mer, la bière et le sel. Le WWF précise que les résultats pourraient être encore sous-estimés, car les microplastiques présents dans le riz, le blé, le maïs, le lait ou encore le pain n’ont pas été examinés.

En ce qui concerne l’eau, notons qu’une étude canadienne parue le 5 juin (Environmental Science and Technology), tentant, elle aussi, de quantifier cet apport en microplastiques (en se basant sur le mode de vie d’un Américain moyen), déclarait qu’un adulte ingère jusqu’à 52.000 micro-particules de plastique par an…auxquelles s’ajoutent 90.000 supplémentaires s’il boit uniquement de l’eau en bouteille et précisait que ce chiffre n’est par contre que de 4.000 s’il boit de l’eau du robinet.

Certains articles soulignent les incertitudes concernant les effets potentiels de ces particules

Certains articles soulignent les incertitudes concernant les effets potentiels de ces particules, mais rappellent que chez l’animal il est déjà montré que certains plastiques perturbent le fonctionnement des hormones thyroïdiennes…et que la liste potentielle des conséquences envisagées est bien longue : « certains types de cancers, une augmentation de maladies neuro-développementales comme la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer ».

Le WWF s’appuie donc sur ce travail pour l’utiliser « comme signal d’alarme pour les gouvernements: les plastiques ne polluent pas juste nos rivières et océans, ils ne tuent pas seulement la vie marine, mais ils sont en chacun d’entre nous », élargissant la problématique à l’enjeu environnemental lié à la production même de matière plastique, soulignant son omniprésence dans notre quotidien.

C’est dans ce contexte que la secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Brune Poirson, a annoncé sur RMC avoir « saisi l’Anses pour qu’elle lance une étude détaillée approfondie pour savoir clairement ce qu’il en est pour les Français ».

La secrétaire d’état indique vouloir « fonder tout [son] travail sur la science », et élargit elle aussi le débat aux enjeux environnementaux « il faut transformer nos modes de production et consommation. On consomme toujours plus de ressources naturelles pour consommer des produits qu’on consomme toujours moins ».

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